Les « Actualités de la pratique analytique au XXIème siècle : Au delà du malaise ?  » concernent chacun d’entre nous dans notre travail quotidien analystes, analysants, qu’avons nous à en dire ? Les formations culturelles font symptômes et chaque symptôme s’inscrit dans une certaine configuration culturelle. La théorie psychanalytique n’a jamais cessé d’évoluer depuis sa naissance en 1900. Elle a évolué en lien avec la pratique des analystes, leur clinique, confrontée à de nouvelles questions naissant au fil des bouleversements et des évolutions de notre environnement culturel…Quid de la singularité à l’heure de la norme mondialisée ?, quid du désir à l’heure de l’obligation de jouissance ?, quid de l’oedipe dans les nouvelles configurations familiales ?, quid de la sexualité face au genre ? Quid de la clinique de l’enfant lorsqu’un pan d’enfance semble disparaitre dans un monde où le dit enfant est confronté très jeune aux excitations du monde adulte ?, Quid de la parole à l’heure de la chimie ?, Quid des psychanalystes face à la mort de Mawda ? Je suis certaine que chacun d’entre vous à son lot de questions. Nous vous proposons ensemble de les mettre au travail.

 

Vous trouverez ci dessous un court texte que Pascal Nottet nous a proposé pour inviter chacun  à la réflexion sur ce thème qui sera le nôtre pour les 2 années à venir …

 

Questionnement psychanalytique – thème 2018-2019

Brève réflexion de Pascal Nottet

Considérons que l’enjeu décisif de la praxis psychanalytique, pour quiconque s’y prête, ce soit que la parole comme lieu d’une part, le désir comme mouvement d’autre part, puissent réciproquement s’articuler l’une sur l’autre autant que faire se peut – dans un acte dont la responsabilité sera toujours celle d’un socius.

Dans le régime capitaliste managérial et consumériste dont l’empire s’est établi sur la totalité du monde aujourd’hui, qu’en est-il de ces trois dimensions fondamentales dont se constitue le socius : le désir (comme mouvement), la parole (comme lieu), l’acte (comme enjeu) ?

Autrement dit, selon les circonstances à chaque fois particulières et les dispositifs à chaque fois singuliers au sein desquels s’exercent nos pratiques de la psychanalyse (pratiques cliniques et théoriques), quelle est l’économie du désir qu’il nous arrive de rencontrer et de pouvoir soutenir ? quelle est la politique de la parole à laquelle nous avons affaire et qu’il nous arrive de pouvoir mobiliser ? quelle est la sociologie de l’acte dont nous pouvons témoigner et qu’il nous arrive de pouvoir engager ?

Autant selon leurs axes cliniques que théoriques, nous avons besoin chacune et chacun – singulièrement et collectivement – de nous entendre élaborer sur les pratiques spécifiques dans lesquelles notre responsabilité nous expose comme socius et nous engage comme analyste.

Invitation donc, pour cette année de travail en commun, à témoigner de nos désirs, paroles et actes – au-delà des malaises induits par le capitalisme – dans la poursuite des inventions de la praxis analytique.