(L’image est cliquable car elle comporte le lien vers la réunion Zoom. Merci de cliquer dessus uniquement lors de nos rendez-vous)

Nos pratiques psychanalytiques au XXIème siècle.
Dire(s) en Chantier

Le weekend des 27 et 28 novembre 2021, le Questionnement Psychanalytique organise un colloque « Nos pratiques psychanalytiques au XXIème siècle. Dire(s) en chantier ».  Des membres du Questionnement partageront la diversité de leurs pratiques et leurs interrogations dans ses occurrences contemporaines. Là où l’outil psychanalytique, parfois en discrédit aujourd’hui, doit interroger son histoire théorique et ses pratiques au choc des mutations sociales majeures et face à l’enjeu de la pérennité du vivant.

Vous vous êtes inscrits à ces journées de travail et vous trouverez ci-dessous les abstracts que nous ont proposé les différents intervenants.

Sylvie Van den Eynde : « Appartement »

Je souhaite témoigner de la parole de certaines femmes noires, que la vie n’a pas épargné et pour lesquelles le sentiment d’exister, de pouvoir avoir un lieu où habiter en toute sécurité, cette légitimité-là n’est pas garantie. L’écoute analytique, son temps, sa parole, offre-t-elle un lieu où peut s’activer un foyer ouvert ? Qu’a-t-elle à dire hors ses murs et qu’a-t-elle à recevoir de tous ces autres rencontrés, effacés ?

Mon interrogation sur le foyer, sa nécessité physique et psychique, s’est nourrie de différentes lectures : Toni Morrison (ses romans, ses conférences), Norman Ajari (La dignité ou la mort), Paul B. Presciado (Un appartement sur Uranus, Je suis un monstre qui vous parle), Valérie Despret (Habiter en oiseau), Baptiste Morizot (Manières d’être vivants), Isabelle Stengers (Réactiver le sens commun, lecture de Whitehead en temps de débâcle) etc…

Ces femmes parlent. Elles disent l’existence effacée, la dignité revendiquée, elles interrogent le féminin, la race, l’exil et obligent à penser au-delà de nos frontières intimes, à regarder au-delà des préjugés subtils et tenaces, elles rendent nécessaire un travail de l’imagination pour rencontrer un autre réel, nouveau.

 

Tanguy de Foy : « D’un mouvement incident à un incident en mouvement »

Comment donner du corps à ce qui tente de naître ?

Pris dans le dispositif des mesures sanitaires, au-delà des technologies, le corps semble retrouver la maladie, la vulnérabilité, l’inconnu, la mort… avec inquiétude.

Ce corps se protège, se masque, se tient à distance des autres. Jusqu’où est-il capable de s’éloigner des autres, de lui-même, de la chair et du sexe ?

D’où pense-t-il encore ? Que dit-il ? Comment passe-t-il à travers les technologies ?

Corps reclus, esprits confinés ? Quand l’association n’est plus libre, la danse devient cruciale. « La danse est notre plus ancien pouvoir. Avant de penser le monde, on peut le croire, l’homme le dansa. »

La danse contemporaine pourrait-elle avoir quelque chose à dire à la psychanalyse pour susciter un dialogue sur le corps pensant et agissant dans l’espace social ?

 

Colette Godfrin : « L’enfant et le psychanalyste. C’est-à-dire, tout Autre chose »

Evénements déchirants et confusions familiales sont le plus souvent à l’initiative de la rencontre d’un enfant et de l’analyste qui le reçoit.

Cette communication aura comme projet de transmettre les questions qui se posent aujourd’hui dans une clinique individuelle dès lors que l’analyste est invité à mobiliser les ressources parentales et la dimension relationnelle intrinsèque à la famille pour soutenir le cheminement analytique avec l’enfant.

Des nuances indispensables seront apportées à ce positionnement thérapeutique de l’analyste par rapport à une position éducative communément attendue dans le soin psychothérapeutique avec les enfants et les pré-adolescents.

En effet, il semble qu’une dimension familiale du poids de la souffrance soit en quelque sorte aujourd’hui devenue plurielle, partagée sans limites ni protection de l’intime entre tous, et davantage inscrite dans les symptômes et souffrances de l’enfant qu’il n’y paraissait autrefois.

Développer une approche psychanalytique du travail familial, serait-ce, dès lors, par le biais des séances individuelles avec le jeune patient, ouvrir à une attention sensible aux effets de l’Inconscient à l’œuvre et à une lecture différente de ce qui causa la souffrance et le désappointement face aux événements traversés ? (En lieu et place de recherche de solutions immédiates d’apaisement des comportements chez l’enfant.)

Tout autre chose serait l’acceptation et la reconnaissance du symptôme, comme signe d’une inscription dans un dispositif analytique plus classique   à l’enfant et, ou davantage, conjointement « avec » son, ses parents.

Souplesse et trouvailles feront les trames d’une praxis psychanalytique actuelle « autrement » orientée vers le jeune patient en séances seul et dans des temps de croisements avec son, ses parents.

Être analyste avec les enfants et préados serait être du côté de la « composition » et sans être dans l’approximatif, se laisser saisir par l’inattendu afin d’approcher et tenter d’élaborer, à une première époque de leur vie, une clinique du deuil, de la perte, du trauma (c’est-à-dire, composer avec les familles, leur rythme, leur réalité et les données du cadre analytique posé.  Et, composer, également dans le sens d’une création de compositions à l’intérieur de ce dernier.)

Pratiques innovantes… clinique articulée par des mouvements d’écoute, d’adresse, d’inscription, d’écriture, dont l’analyste serait artisan.

C’est d’un mouvement d’après-coup de la praxis, qu’il m’est ainsi rendu possible d’ébaucher d’une façon plus théorique comment le trajet de l’enfant et de son analyste au cours du travail thérapeutique contribue à une relance du dire et des désirs de chacun, enfant, parent(s) famille en particulier, par-delà ce qui les a affectés.

 

Micha Vandermeulen : « Satisfiction »

Avant tout j’aimerais souligner l’importance de ne pas se limiter à la lecture d’un « abstract » qui risquerait d’enfermer la compréhension du propos que je tenterai de développer dans une bien trop grande… abstraction.

Voici donc le lien vers le texte complet : https://bit.ly/3GTjaRR

« Satisfiction (satisfaction fictitious) » est le titre que j’ai choisi pour souligner le « métissage » auquel la psychanalyse ne « peut » ou ne « doit » pas échapper lorsqu’il s’agît d’en considérer le champ et la fonction, dès lors qu’elle est prise en compte via le prisme du langage, à la rencontre de créations moïques en constantes mutations.

Les quatre « Discours » lacaniens mettent le psychanalytique en place de charnière parmi trois autres, qu’il s’agît non pas de dépasser ou d’invalider, mais bien de relancer ! C’est à la rencontre d’impossibilités structurelles que la psychanalyse s‘est construite et c’est dans la mise au travail d’une imp(a)sse « logique » qu’une rencontre « analytique » pourra être fructueuse, dans ses effets d’après-coup. À prendre en compte la discursivité de cette manière, il nous semble donc intéressant de ne pas nous cantonner à la « réussite » de quelque chose ; celle-ci enfermerait la psychanalyse de la manière la plus pauvre dans une certaine scientificité. C’est, à cet effet, bien au départ d’une « division » que nous tenterons d’élaborer notre propos.

C’est donc « par » et « dans » le langage, à la base d’une rencontre contre-culturelle que nous tenterons une exploration des limites et impasses logiques des productions langagières, qui néanmoins sont les seules à pouvoir nous servir de boussole éthique dans un questionnement sur le fil de la rencontre – constamment manquée – entre ontologie et épistémologie…

 

Sylvain Gross : « Les théories du genre sont-elles solubles dans les formules de la sexuation ? »

Surprise…

 

Christian Fierens : « Pour de vrai »

La psychanalyse est une pratique de vérité. Le propos situe le discours psychanalytique à partir d’un questionnement sur l’essence de la vérité (Heidegger). D’une part, il n’y a pas de discours qui ne serait pas du semblant (Lacan) ; d’autre part, tout discours tient quelque chose pour vrai. Partir de la vérité du discours psychanalytique (c’est-à-dire le savoir réduit à zéro) renouvelle la conception classique du transfert et ouvre la voie pour comprendre la place et l’enjeu de l’objet a de Lacan (le semblant dans le discours psychanalytique) pour une clinique réinventée et essentiellement dynamique.


Une accréditation est prévue pour  les médecins (responsable Sylvie Vandeneynde)

LIEN ZOOM VERS L’ÉVÉNEMENT :

https://us02web.zoom.us/j/81272196068?pwd=S3NNakI0YXBSSjhlOHRXcFJ0emRDQT09